Estrie ou Cantons-de-l’Est?

L’Estrie, région administrative, et les Cantons-de-l’Est, région touristique, comptent tous les deux ces Municipalités régionales de comté (MCR) :

  • Sherbrooke, qui correspond au territoire de la ville du même nom.
  • Coaticook, dont le chef-lieu est la ville de Coaticook.
  • Le Granit, dont le chef-lieu est la ville de Lac-Mégantic.
  • Le Haut-Saint-François, dont le chef-lieu est la ville de Cookshire-Eaton.
  • Les Sources, dont le chef-lieu est la ville d’Asbestos.
  • Le Val-Saint-François, dont le chef-lieu est la ville de Richmond.
  • Memphrémagog, dont le chef-lieu est la ville de Magog.

La région touristique des Cantons-de-l’Est compte aussi :

  • Brome-Missisquoi, dont le chef-lieu est la ville de Cowansville.
  • La Haute-Yamaska, dont le chef-lieu est la ville de Granby.

Mais ces deux dernières font partie de la région administrative de la Montérégie.

La toponymie

Connue d’abord, en 1966, sous le nom de Cantons-de-l’Est, cette région administrative de 10 698 km2 est entièrement située à l’intérieur de la plate-forme appalachienne qui, depuis les hauts sommets des monts Gosford et Mégantic, s’incline vers le nord-ouest, en direction du Saint-Laurent. À l’exception de sa partie orientale occupée par le lac Mégantic et les affluents du cours supérieur de la Chaudière, pratiquement tout le reste de la région correspond au bassin moyen et supérieur de la rivière Saint-François alimentée par de nombreux lacs : Saint-François, Aylmer, Memphrémagog, Magog et Massawippi principalement.

La proximité des États-Unis explique sans doute la migration des Loyalistes qui, dès la fin du XVIIIe siècle, s’établirent dans plusieurs cantons voisins des États actuels du Maine, du New Hampshire et du Vermont. Britanniques et Canadiens français, ces derniers surtout vers le milieu du XIXe siècle, envahiront à leur tour les cantons pour y exploiter la riche forêt mixte et implanter une agriculture qui demeure aujourd’hui généralement très prospère. Occupant un remarquable site de confluence bientôt desservi par la convergence des routes et des voies ferrées, Sherbrooke sera dès ses débuts le cœur de cette région qu’elle polarise toujours, l’agglomération sherbrookoise rassemblant la moitié de la population régionale estimée à 268 053 habitants en 1991. La région renferme les MRC suivantes : Memphrémagog, Coaticook, Sherbrooke, Le Val-Saint-François, Le Haut-Saint-François, Asbestos et Le Granit.

Papier, meubles, textiles, vêtements, fonderie, amiante et carrières constituent les bases traditionnelles de l’économie régionale qui s’est notablement diversifiée dans l’électronique, les plastiques, les équipements de transport et l’agro-alimentaire. Plusieurs belles collines boisées, de jolis lacs et d’admirables paysages dans les vallées font de l’Estrie une région touristique d’une qualité exceptionnelle où festivals de musique, théâtres d’été, ski alpin et tourisme de séjour ont popularisé des noms comme ceux du mont Orford, Deauville et North Hatley.

Le terme Estrie a été créé en 1946 par monseigneur Maurice O’Bready, alors secrétaire général de la Société historique des Cantons de l’Est devenue Société d’histoire de Sherbrooke; il a remplacé Cantons-de-l’Est dans la désignation de la région administrative en 1981. Il faut noter que la région touristique estrienne est plus étendue puisqu’elle comprend les environs de Granby, de Bromont, de Sutton et de Cowansville ainsi que le secteur minier de Thetford Mines et de Black Lake. Par ailleurs, la région historique des Cantons-de-l’Est comprend habituellement tous les cantons qui s’étendent depuis le Richelieu jusqu’à la Beauce, y compris ceux qui ont été rattachés aux régions administratives de la Mauricie–Bois-Francs et de la Montérégie. De Cantons de l’Est, expression lancée par Antoine Gérin-Lajoie en 1858, puis adoptée dans son roman Jean Rivard (1862-1864) et qui traduisait Eastern Townships, le toponyme Estrie a retenu l’élément est auquel on a ajouté la finale trie; celle-ci caractérise certains noms anciens de la langue romane comme Neustrie en France qui signifiait région qui n’est pas à l’est. Selon monseigneur O’Bready, « la désinence trie porte elle-même un sens bien adapté : une trie est une terre riche et féconde ».

Source : Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d’un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d’un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.

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